camodifdoc/Wikipedia/02032011

 

LA MYRTILLE

 

Ma production de myrtilles en 2010 : prometteuse

 

Mes variétés de myrtilliers
- Atlantic ( 4 pieds) : demi-tardif
- Darrow (1 pied) : très tardif
- Patriot (1 pied) : demi-précoce
- Bluecrop (1 pied) : une des plus précoce, de début août à début septembre
- Legacy (1 pied) : demi-tardif

 

Site : terroirselect.info
Documentation

 

Les variétés de Myrtilles cultivées

 

La Myrtille à l'état sauvage est connue depuis les temps préhistoriques où elle poussait spontanément dans les régions septentrionales de l'Europe (Scandinavie et Sibérie) ainsi qu'en Amérique du Nord.
Remarquée par les premiers explorateurs, appréciée par les premiers colons et les Amérindiens qui l'incorporaient dans leur alimentation de base et l'utilisaient même pour se soigner, la Myrtille sauvage, fait l'objet de recherches aux USA en 1908, par le Docteur Cole. Le développement de ces travaux de sélection à partir des espèces sauvages, aboutit à la création de nombreuses variétés "domestiquées" (environ 70) présentant chacune des caractéristiques
spécifiques, énoncées ci-après.
L'Amérique du nord produit aujourd'hui 90% de la production mondiale.

En France, les premiers essais comportementaux ont été mis en place en 1972 à l'INRA d'Angers. Les premiers vergers d'essai ont été implantés en Limousin, puis en Anjou, dans les Landes et autres régions propices à cette culture.

 

La classification botanique de la Myrtille

Règne : végétal
Eucaryote : végétal pluricellulaire à noyau typique
Embranchement des Phanérogames
Sous-embranchement des Angiospermes
Classe des Dycotylédones
Sous-classe des Gamétopétales
Ordre des Ericales
Famille des Vacciniacées
Genre Vaccinium

 

Ce genre Vaccinium ne comprend pas moins de 400 espèces répandues au-delà du cercle polaire arctique jusqu'aux tropiques!
Des plantes telles que les Rhododendrons, les Azalées, les Bruyères, appartiennent à ce genre et sont donc cousines germaines avec les Myrtilles cultivées du genre Vaccinium corymbosum, importées en France depuis l' Amérique du Nord.

Le classement des différentes variétés se présente généralement selon leur précocité. Cette caractéristique permet de faire son choix variétal en fonction de l'échelonnement des mises à fruit souhaité. Le choix peut se faire ensuite en fonction des utilisations du fruit et de ses qualités gustatives.

 

VARIÉTÉS PRÉCOCES

 

- Bluetta :
Arbuste de taille moyenne (1 m de haut), compact à port dressé et de faible vigueur.
Très productif. Fruits moyens (1,2 g) fermes, grosseur corrélée à la taille, bleu foncé lumineux avec une large cicatrice.
Saveur acidulée moyennement parfumée.
Maturité groupée sur deux semaines à partir du 20 juin. Remarquable par sa précocité et l'importance de sa production. Bonne résistance au froid.
Sensible à la pourriture sclérotique.

- Earliblue :
Vigoureux, érigé et rustique, produisant peu de pousses.
Productivité moyenne à faible. Grosses et aplaties, épiderme bleu clair ; chair ferme et acidulée, moyennement parfumée.
Maturité groupée sur 3 semaines. Bonne aptitude à la conservation. Autofertile
Facile à cultiver, résistant au froid.

 

VARIÉTÉS DEMI-PRÉCOCES

 

- Patriot :
Buisson érigé et vigoureux, compact et rustique. Feuillage orange vif à l'automne. Bien adapté aux sols lourds et régions froides. Résistant au froid
hivernal et au phytophtora cinnamoni, sensible à la pourriture sclérotique.
Rendements élevés et régulier Très grosses surtout en début de saison, fermes, de couleur agréable avec un très bon arôme.
Floraison précoce nécessitant une bonne floraison ; maturité 4 à 5 jours après Bluetta
Autofertile
Nécessite une bonne pollinisation
Débourrement et floraison précoce exposant aux gelées printanières.

- Spartan : vigoureux, semi-érigé. Port adapté à la récolte mécanique.
Craint les sols lourds.
Bonne productivité. Très gros fruit ferme, d'un bleu clair et de très bonne saveur.
Maturité à partir de fin juin, début juillet. Bonne aptitude au transport
Bien adaptée pour la consommation en frais. Résistance envers la pourriture Sclérotique.

- Collins : vigoureux, moyennement productif

- Corymbe : moyen assez serré et attractif, bien adapté à la récolte manuelle et mécanique. Gros fruits fermes, d'un bleu lumineux non sensibles à la chute de
pré-récolte ou à l'éclatement en cas de pluie.
Fruits aromatiques, savoureux avec un goût sucré.
Maturité début Juillet pendant 3 ou 4 semaines. Bien adaptée à la consommation en frais.
Implantation : éviter les zones froides à cause de la sensibilité des boutons floraux au froid.

 

VARIÉTÉS MI-SAISON

 

- Bluejay : vigoureux, érigé, sain
Bonne aptitude à la récolte mécanique. Baies sur les Corymbes, à la périphérie du buisson, grosseur moyenne, rondes, fermes, d'un bleu clair. Saveur moyennement parfumée. Les baies n'éclatent pas et restent ferme sur le, pied jusqu'à ce que la plupart des fruits soient mûrs.
Maturité groupée quelques jours avant Bluecrop : récolte en deux passages. Autofertile.
Résistant au froid hivernal jusqu'à - 32° mais sensible au froid précoce.
Résistant à la pourriture Sclérotique.

- Bluecrop : vigueur moyenne, port droit et étalé. Très résistant au froid hivernal et à la sécheresse. Peu sensibles aux gelées de printemps à la floraison.
Feuillage décoratif à l'automne. Productivité élevée et régulière.
Tailler pour éviter la surproduction et les petits fruits
Baies moyennes à grosses, aplaties, de couleur bleu clair.
Bonne saveur un peu acidulée.
Maturité à partir de début juillet sur 3 ou 4 semaines Bonne tenue et bonne aptitude au transport. Bonne aptitude à la récolte mécanique. Variété la plus courante pour l'industrie. Résistance à la pourriture Sclérotique.
 
VARIÉTÉS DEMI-TARDIVES

 

- Atlantic : fruit de taille moyenne, vigoureux, productif, rustique, port moyennement étalé, maturité demi-tardive. 

- Berkeley : très productif, vigoureux, demi-érigé , souvent étalé, jusqu'à 1,80 m de hauteur et souvent aussi large. Sensible au froid hivernal au delà de -20°.
Bonne productivité. Baies très grosses, aplaties, de couleur bleu-clair pruinée, très fermes et de bonne présentation.
Saveur sucrée et douce. Si l'on peut rencontrer des problèmes de fruits mous, les baies n'éclatent pas sous la pluie.
Maturité deuxième quinzaine de juillet sur 3 à 4 semaines. Autofertile. Plantation à éviter dans les zones froides et humides.
Sujet au Chancre et à la pourriture sclérotique.

- Jersey : arbuste très vigoureux, étalé, productif.
Croissance exubérante nécessitant une bonne taille. Baies moyennes à grosses, arrondies, légèrement aplaties, fermes, de couleur bleu clair. La cueillette doit s'effectuer à pleine maturité sinon les baies sont trop acides.
Maturité deuxième quinzaine de juillet. Autofertile.
Bonne résistance au froid.
Bonne aptitude à la récolte mécanique.

- Coville Buisson vigoureux à très vigoureux à très vigoureux, pouvant atteindre 2 m de haut, ouvert avec des rameaux élancés.
Souvent très épais, difficile à tailler et à mettre en fruits.
Variété productive Baies grosses, rondes à aplaties, fermes, d'un bleu lumineux, très attractives.
Saveur acidulée et très aromatique.
N'éclatent pas et ne coulent pas. Maturité deuxième quinzaine de juillet. Sensible à l'anthracnose
Bien adaptée à la récolte mécanique.

- Lateblue Buisson vigoureux, érigé. Corymbe moyen lâche.
Bonne productivité, régulière. Baies de grosseur moyenne, hautement aromatiques , fermes, bleues.
La plupart des baies mûrissent en même temps : courte période de récolte.
Légèrement plus tardive que Berkeley, la pleine production se situe vers le 1er août. Bonne aptitude à la récolte mécanique.

 

VARIÉTÉS TRÈS TARDIVES

 

- Darrow Buisson érigé moyennement vigoureux.
Variété très productive.
Les fruits sont portés des corymbes compacts, de taille moyenne, très attractifs. Ils sont gros en début de cueillette. D'un bleu lumineux, fermes, non sensibles à la chute ni à l'éclatement.
Baies très aromatiques, sucrée avec une saveur acidulée.
Maturité échelonnée sur 6 à 8 semaines, nécessitant plusieurs passages. La pleine récolte se situe la première quinzaine d'août. Donne encore des fruits en septembre. Adaptée à de nombreux types de transformation, y compris à la distillation.

- Elliot : buisson vigoureux, érigé, résistant au froid hivernal. Corymbes lâches.
Bonne productivité. Baies moyennes, fermes, d'un bleu clair à saveur acidulée.
Maturité groupée très tardive : la pleine production se situe vers la mi-août Bonne conservation.
Bonne aptitude à la récolte mécanique.

 

AUTRES VARIETES

 

- Bluepearl Grosse myrtille, feuillage bleuté semi-persistant, productif, bonne qualité gustative.
- Blueray Gros fruits, bonne saveur, maturité précoce à mi-saison, bonne productivité, facile à cueillir, sensible à la pourriture sclérotique.
- Brigitta Fruit de taille moyenne bleu foncé, parfumé, productif, buisson compact et ramifié, maturité groupée (2 à 3 semaines), résistance aux gelées (-35°C), bonne conservation du fruit.
- Chandler Grosse à très grosse myrtille au goût légèrement acidulé, bonne qualité gustative, productif, arbuste vigoureux, maturité demi-tardive, récolte étalée sur 6 semaines, résiste jusqu'à -35°C.
- Dixi Variété à gros fruits, tardive.
- Duke Floraison tardive, gros fruits fermes à tailler pour obtenir des fruits de gros calibres, feuillage coloré à l'automne, productive, maturité précoce.
- Elisabeth Floraison tardive, maturité tardive, myrtille de taille moyenne de bonne qualité gustative.
- Estive Variété la plus précoce, petit fruit fort en tanin à la qualité gustative proche de la myrtille sauvage.
- Goldtraube : d'origine européenne! petit fruit dont la taille et la couleur rappellent la Myrtille sauvage avec un goût spécifique. Variété vigoureuse, productive, résistante aux maladies, la maturité arrive fin juillet.
- Hebert Variété tardive arrive à maturité entre mi-août et mi-septembre.
- Ivanhoe Variété de mi-saison aux gros fruit très parfumés, branchages peu denses, auto-fertile.
- Legacy Bonne Myrtille de taille moyenne et de bonne conservation.
- Northland Fruit de taille moyenne et de bonne saveur, ferme, productif et très rustique, les premiers arrivent précocement, mais le pic de production s'effectue à mi-saison, arbuste dense et "drageonnant" nécessitant plus de taille que les autres variétés, sensible à la pourriture sclérotique. La densité du buisson entraîne un temps de main d'oeuvre de cueillette plus long.
- Paty Variété précoce aux petits fruits, beau feuillage en automne.
- Raconcas Petit fruit savoureux de mi-saison, variété autofertile.
- Rubel C'est la variété la plus riche en antioxydants, de maturité tardive et de vigueur moyenne.
- Sierra maturité de saison
- Tifblue (Vaccinium ashei) création de l'université de Georgia, arbuste de grande taille pouvant atteindre 3 m de hauteur, feuillage bleuté, maturité en août
aux fruits plutôt insipides.

Choisir une variété dépend donc de plusieurs facteurs.

Un producteur qui souhaite implanter un verger recherchera une variété adaptée à son terroir et en particulier à la latitude et à l'altitude. Cette approche est primordiale pour un producteur en culture biologique : si le nombre de jour de végétation est trop court avec des gelées tardives après le 15 mai, le choix s'oriente vers des variétés à cycle court (précoces ou de mi-saison). Dans les situations où l'on manque de froid hivernal, les variétés qui nécessitent des besoins en froid importants (comme Bluetta) sont à éviter.

Le mode de commercialisation induit aussi les choix variétaux. Pour l'exportation ou les grossistes, le producteur peut prendre en compte uniquement le facteur terroir : variétés précoces si le verger est implanté dans une région précoce, variétés tardives s'il est implanté en région tardives. Il peut ensuite moduler son choix s'il veut à tout prix arriver sur le marché au plus tôt pour profiter de prix haut ou être le premier sur le marché pour amorcer le partenariat commercial en début de saison.

La vente directe favorise les choix variétaux gustatifs, mais aussi une production étalée sur la saison ou bien concentrée sur un mois où la demande est plus forte, fonction du marché local.

La destination du produit en frais ou transformé en fonction de laquelle le choix s'effectuera sur les caractéristiques technologiques de la variété : selon leur fermeté, leurs richesses en pectines, leurs couleurs, leurs qualités organoleptiques, certaines variétés sont mieux adaptées à la confiture, aux gelées, aux jus de fruits.


Myrtille commune
 
Vaccinium myrtillus
Classification classique
Règne Plantae
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Ericales
Famille Ericaceae
Genre Vaccinium
Nom binominal
Vaccinium myrtillus
L., 1753
Classification phylogénétique
Ordre Ericales
Famille Ericaceae
       
 
La myrtille commune (Vaccinium myrtillus) est un sous-arbrisseau de la famille des Ericacées qui produit des fruits également appelés myrtilles,
appartenant au groupe des airelles.
Le nom de myrtille, qui désigne aussi bien le végétal que son fruit, se rapporte à l'origine uniquement à Vaccinium myrtillus, mais l'appellation de myrtille s'est étendue à d'autres espèces, notamment américaines, qui ont pu être développées en culture.
La myrtille commune porte de nombreux autres noms vernaculaires régionaux : airelle myrtille, gueule noire, mauret, brimbelle, raisin des bois, bleuet ou bluet. La plante est parfois appelée myrtillier ou arbrêtier.
Etymologiquement, la myrtille est une petite myrte, du latin myrtus lui-même issu du grec murtos. Malgré leur vague ressemblance, la myrte et la myrtille n'ont pas de proche parenté biologique.
La myrtille est un vigoureux sous-arbrisseau vivace et rampant, de 20 à 60 cm, que l'on trouve en Eurasie et en Amérique du Nord et qui forme des fourrés nains en dressant des rameaux serrés aux tiges vertes à section triangulaire. En France, elle est commune en montagne, mais également présente en Bretagne, dans les forêts sur sol granitique. Elle croît jusqu'à 2500 m d'altitude dans les forêts de conifères, les bois clairs, les landes et les tourbières, associée aux
plantes acidophiles.

Dans le langage des fleurs, la myrtille signifie que l'on recherche la solitude.
               
Une baie préhistorique qui au fil du temps a su se faire apprécier de nos palais. Elle possède une saveur acidulée et douce idéale pour se rafraîchir en été.
Bienfaits
La myrtille est un fruit frais peu énergétique avec 50 kcal pour 100 g et peu de sucre. Sa grande teneur en fibres lui permet de jouer une action régulatrice sur l'intestin. De plus, elle possède des antioxydants qui en font un aliment coupe-faim et diurétique. Il ne faut pas négliger son taux de vitamines E et C.

 
Valeurs nutritionnelles pour 100 g    
Protides    : 0,7 g   
Glucides : 10 g   
Lipides : 0,3 g   
Calories : 50 kcal 
Certaines vertus qui lui sont attribuées la placent comme fruit idéal à ranger dans sa trousse de survie! En effet, la myrtille aurait des propriétés antiseptiques, anti-diarrhéiques, antihémorragiques ou encore des effets bénéfiques sur la cataracte.
Il faut tout de même être vigilant lorsque l'on cueille des myrtilles sauvages. Le plus souvent, celles ramassées près du sol ont reçu des déjections animales, généralement de renards qui, dans ce cas, peuvent transmettre à l'homme l'échinococcose alvéolaire, soit un parasite qui s'attaque au foie. Pour réduire les risques de contamination, il faut être vigilant lors de la cueillette et privilégier pour la dégustation, la myrtille cuite à la myrtille crue, puisque le lavage et
la congélation ne permettraient pas de tuer le parasite.

Conservation

La myrtille peut se conserver au réfrigérateur mais elle doit être consommée dans les deux à trois jours qui suivent l'achat ou la cueillette, pour éviter la fermentation des baies trop mûres. Cependant, le congélateur se présente comme le meilleur moyen de conservation de la myrtille. En effet, ce fruit supporte très bien l'étape de congélation et une fois décongelée, les saveurs restent identiques.
 
Dégustation

La myrtille peut se déguster crue, cuite ou encore séchée. Sa saveur douce et légèrement acidulée en fait un fruit rafraîchissant. On la retrouve sur nos tables incorporée dans des gâteaux, tartes (dont la célèbre tarte aux myrtilles des Vosges).
Les muffins américains parsemés de ces baies sont aussi fameux. Pour une touche gourmande, il est conseillé d'ajouter à son fromage blanc ou à sa crème vanillée une poignée de myrtilles.
Pour le matin, rien de mieux que d'étaler sur une tartine beurrée un peu de confiture ou de gelée de myrtilles pour donner une note acidulée à son petit déjeuner ! Le soir, on opte pour la myrtille séchée dans une tisane.
La myrtille peut aussi se déguster en glace, sorbet, sirop et jus. De plus, elle affirme son caractère sauvage dans les liqueurs, eaux-de-vie et vins. Enfin, pour ceux qui sont plutôt salé, ne vous en faites pas, la myrtille participe à la conception d'excellentes sauces qui se marient très bien à la viande comme le gibier par exemple.
Conseil : faites du poivre aux myrtilles ! Mettez dans un moulin à poivre des grains de poivre noir et rose, ainsi que plus de la moitié de myrtilles séchées.
Le résultat, épicé et fruité, ne sera que du bonus pour tous vos plats !

Histoire

La myrtille, petit baie rafraîchissante, était déjà consommée à l'époque de la Préhistoire. Cette perle charnue bleu-violacé, connue aussi sous le nom de "blueberries", fait partie de la famille des éricacées.
Dès l'Antiquité, l'on se rend compte de ses vertus bienfaisantes, notamment pour la diarrhée.
Dans les années soixante, un chercheur français, Henry Pourrat, dépose le brevet d'un médicament à base de myrtilles pour soigner les problèmes de vue.
Il entreprit ces recherches après avoir appris que la Royale Air Force faisait manger à ses militaires de grandes quantités de myrtilles pour augmenter leur acuité visuelle nocturne durant les vols.
Aujourd'hui, la myrtille, qui peut être sauvage ou cultivée, est essentiellement localisée en Eurasie et en Amérique du Nord. Les climats montagneux lui sont favorables jusqu'à 2500 m d'altitude.


Les feuilles caduques, de 15 à 40 mm de long, sont ovales, finement dentées, luisantes, vert vif et rougissent en automne.

D'avril à juillet, s'épanouissent les fleurs de 3 à 6 mm de long, campanulées et pendantes, de couleur pâle, rosâtre ou verdâtre, axillaires, solitaires ou réunies par paire. En Belgique, elles sont visitées principalement par des reines de bourdons (Bombus pascuorum, B. cryptarum, B. pratorum, B. lucorum), d'autres Hyménoptères dont l'abeille domestique et une série de Syrphidés (Jacquemart, 1993)

Les fruits sont des baies globuleuses de 6 à 10 mm de diamètre, qui, d'abord vertes, deviennent violettes puis bleu noir.

 Histoire

En Ardennes belges, la cueillette et le commerce des myrtilles (Vaccinium myrtillus) étaient couramment pratiqués aux 19e et 20e siècles (HOYOIS, 1949-1953). Les myrtilles étaient destinées à la vente au détail, à la distillerie, à la coloration des vins, à la fabrication de confitures et de pâtisseries.
Les villageois en conservaient aussi pour leurs besoins personnels, notamment dans leur pharmacopée en raison de leurs vertus principalement anticolibacillaire, mais aussi circulatoire, antidiabétique et diurétique. Sur ces hauts plateaux, la cueillette des myrtilles commençait la deuxième semaine de juillet et durait un mois. Les baies étaient cueillies par les femmes et les enfants, souvent au moyen de peignes. D’après la tradition orale, la récolte était en moyenne de 50 kilos par jour et par personne (C. Legros, com. pers.). Le produit, vendu en ville, a même été exporté vers la Grande-Bretagne où les
fruits fournissaient des produits colorants. Les cours des halles de Londres ou de Manchester étaient communiqués à Zeebrugge (HESMANS, 1926). Le prix des myrtilles variait au cours de la saison et d’une année à l’autre, suivant l’abondance et la qualité de la récolte, la demande du marché anglais et la concurrence des grossistes. Au 19e siècle, une cueilleuse pouvait gagner jusqu’à 25 et 30 francs par jour, équivalant à peu près au prix de deux jambons fumés (COURTOIS, 1828 ; HOYOIS, 1949-1953). Quand la vente était rentable, il n’était pas rare que des hommes quittent leur travail pour aller ainsi
« aux myrtilles » (HESMANS, 1926). La cueillette et le commerce des myrtilles ont cependant disparu progressivement après les années 1950. Les raisons principales de ce déclin sont la raréfaction des populations de myrtille en raison des reboisements en épicéa, qui ne laissent pas filtrer de lumière en quantité suffisante ainsi que l'instauration des congés payés en 1936, qui apportèrent un supplément de rentrées financières aux salariés, les dispensant peu à peu de ce travail saisonnier (JACQUEMART et al).

 

Myrtille et Myrtillier
 
Ne pousse que dans les terrains acides (PH optimun entre 4 et 5,5), légers et bien pourvu en matières organiques.
Eviter d'apporter des fertilisants aux pieds des plants de myrtilles, ils ont tendance à détruire la mycorhization naturelle de la plante.
Les plants de myrtilles sont sensible au manque d'eau, leurs racines étant dépourvues de poils absorbants.
Ils demandent des sols très légers, sablonneux, filtrants, humifères.
Le myrtillier réclame une exposition mi-ombre, voir ombre en plaine. Outre l'attrait de son fruit, son feuillage est décoratif à l'automne.
Fructification sur les bois de l'année précédente, production moyenne 3 kg par pied adulte.
Fruit riche en vitamine C et contenant des polyphénols 
La baie sauvage a un pouvoir antiseptique et réduit la fatigue visuelle.
Bien entendu les qualités aromatiques sont optimales à maturité complète.
Le myrtillier se multiplie aussi bien par semis, bouture, ou drageonnagement.
Sa durée de vie est importante, plus qu'un arbre fruitier, autant qu'une vigne.
Arbuste de 0,3 à 2 mètres de hauteurs suivant les variétés.
Certaines variétés sont autostériles. Il vaut mieux planter deux variétés différentes.
Ne cueillez pas les myrtilles sauvages dans les régions où le renard est malade de l'échinococcose ou ténia du renard à cause du risque de contamination à l'homme.
Vaccinium corymbosum, sont des myrtilliers hybrides de la variété d'origine américaine (nord-est des Etats-Unis), besoin en froid important autour de 1000 heures. les baies sont plus grosses que la variété européenne Vaccinium ashei, aussi appelé oeuil de lapin, le genre est originaire sud-est des Etats-Unis, besoin en froid généralement faible.
 

Variétés (essentiellement d'origine américaine) :

Ama, 
Atlantic (Vaccinium corymbosum) : fruit de taille moyenne, vigoureux, productif et rustique, port moyennement étalé, maturité demi-tardive, 
Berkeley (Vaccinium corymbosum) : très gros fruit bleu pruiné aplati se conservant bien, gout sucré, absence d'acidité, arbuste ramifié, vigoureux, plantation à éviter dans zones froides et humides, maturite de mi-saison à tardive étalée sur 4 semaines, bonne productivité, sujet au chancre et à la pourriture sclérotique, autofertile.
Bluebelle (Vaccinium ashei), 
BlueCrop : existe depuis 1941, gros fruit ferme douce et aromatique de couleur bleu sombre, feuillage décoratif à l'automne, productif, vigoureux, port érigé, peu ramifié, pourrait résister à la sècheresse, maturité de mi-saison à tardive étalé sur 5 à 6 semaines. Variété la plus courante des plantations pour l'industrie, moins productive en sols lourds, tolère jusqu'à -35°C, résiste à la pourriture sclérotique, 
Bluehaven, 
Bluejay,(Vaccinium corymbosum) fruit moyen, arbuste vigoureux, bourgeon sensible au froid, précoce, auto-fertile, résistant à la pourriture sclérotique,
maturité de saison, 
Blueone, fruit plutôt aromatique, vigoureuse, productive, maturité précoce, 
Blue pearl : grosse myrtille, feuillage bleuté semi-persistant, productif, bonne qualité gustative, maturité demi-tardive, 
Blueray (Vaccinium corymbosum) : gros fruit, bonne saveur, maturité de précoce à mi-saison, bonne productivité, facile à cueillir, sensible à la pourriture sclérotique, 
Bluetta : grosseur du fruit dépendant de la taille, très parfumée, buisson de vigueur moyenne à port dressé, une des plus précoce après estive, productive, sujet à la pourriture sclérotique, maturité groupé, 
Brightwell (Vaccinium ashei), 
Brigitta (Vaccinium corymbosum) : variété récente 1977, fruit de taille moyenne bleu foncé parfumé, productif, compact et ramifié, maturité groupée (2 à 3 semaines), le fruit se conserve bien, résiste jusqu'à -35°C, maturité demi-tardive, 
Brite blue (Vaccinium ashei), 
Caroline blue, 
Centurion (Vaccinium ashei), myrtille ferme, de bonne conservation, qualité gustative bonne pour une myrtille tardive, productive, 
Chandler (Vaccinium corymbosum) : grosse à très grosse myrtille au gout legerement acidulé, bonne qualité gustative, productif, arbuste vigoureux, maturité demi-tardive, récolte étalée sur 6 semaines, résiste jusqu'à -35°C, 
Chaucer, (Vaccinium ashei), 
Choice (Vaccinium ashei), 
Climax (Vaccinium ashei), 
Collins (Vaccinium corymbosum) : gros fruit, goût acidulés, fruit parfumé, peu sensible à la chute des fruit et à l'éclatement en cas de pluie, aromatique,
précoce, accepte les sols difficiles, récolte à partir de début juillet pendant 3 ou 4 semaines,
Concord, 
Coville (Vaccinium corymbosum) : sensible à l'anthracnose,
Darkeley,
Darrow : origine américaine, gros fruit, bonne qualité des fruits acidulés et sucrés mais aussi beaucoup d'arômes, bien productive, moyennement vigoureux, maturité tardive donne encore des fruits en septembre et très étalée (6 à 8 semaines),
Delite (Vaccinium ashei), 
Dixi, (Vaccinium corymbosum) gros fruit, tardive,
Duke : floraison tardive, gros fruit ferme, à tailler pour obtenir des fruits de gros calibres, feuillage coloré à l'automne, productive, souvent conseillé pour une récolte mécanique, maturité précoce,
Earlyblue, (Vaccinium corymbosum) floraison précoce, fruit petit, auto-fertile, port érigé, moyennement productif, maturité précoce,
Elisabeth, floraison tardive, myrtille de taille moyenne, bonne qualité gustative, maturité demi-tardive, 
Elliott, (Vaccinium corymbosum) petit fruit, se conservant bien, bonne productivité, maturité peu étalé dans le temps, variété la plus tardive,
Estive, origine française, petit fruit, forte en tannin, qualité gustative proche de la myrtille sauvage, la plus précoce, récolte étalée sur environ 2 semaines, 
Garden blue (Vaccinium ashei), 
Goldtraube : d'origine européene, fruit petit et de couleur foncée, d'aspect proche d'une myrtille sauvage, goût différent des myrtilles américaines, vigoureux, productif, maturité fin juillet, peu sensible aux maladies, 
Hebert, tardive entre mi-août et mi-septembre, 
Heerma, 
Ivanhoe : origine américaine, floraison tardive, gros fruit, très parfumé, branchage peu dense, maturité mi-saison, maturité étalée sur 1 mois, port érigé,
vigoureux, autofertile, 
Jersey (Vaccinium corymbosum) : moyen à gros fruit bleu clair, parfumé si cueillie à pleine maturité, port dressé, branche souple, productive, vigoureuse, tardive, maturité fin juillet, autofertile,
Late blue : floraison tardive, maturité demi-tardive, 
Legacy : arbuste de taille moyenne, feuillage coriace de couleur vert, prenant une superbe coloration hivernale. Grappes de fleurs blanches en forme de clochettes.
Fruits fermes, de couleur bleu-noir et pruineux, se conservant bien, maturité demi-tardive, 
Meader,
Nelson, myrtille de taille moyenne, très bonne résistance au froid, rustique, myrtillier vigoureux, maturité demi-tardive, 
Northland (Vaccinium corymbosum): fruit moyen de bonne saveur, ferme, productive et très rustique, précoce pour les premiers fruits, mi-saison pour le pic de production, arbuste dense et drageonnant, demande plus de taille que les autres variétés, cuillette plus lente, sensible à la pourriture sclérotique,
O'Neal (Vaccinium ashei), 
Ozarkblue, grosse myrtille ferme de bonne conservation, bonne qualité gustative, myrtillier rustique, vigoureux, productif si pollinisation croisée et terrain/climat favorable, maturité tardive, 
Patriot ou patriott (Vaccinium corymbosum): origine américaine, floraison précoce, nécessite une bonne pollinisation, gros fruit en début de saison, ferme, de bonne qualité gustative, port compact, feuillage orange vif à l'automne, rustique, s'adapte bien aux sols lourds et régions froides, productif, autofertile, résiste au phytoptora mais sensible à la pourriture sclérotique, maturité demi-précoce mais étalée, 
Paty (Vaccinium corymbosum): petit fruit, précoce, beau feuillage en automne, maturité de saison, 
Powder blue (Vaccinium ashei), myrtille ferme, présentant et se conservant bien, myrtillier bien productif, maturité tardive, 
Premier (Vaccinium ashei), 
Raconcas (Vaccinium corymbosum): Myrtille de calibre moyen, fruit savoureux, arbuste vigoureux et érigé, maturité mi-saison, autofertile, 
Reka,
Rubel, ancienne variété (vers 1910), vigueur moyenne, son atout : une des myrtilles contenant le plus d'anti-oxydant, maturité demi-tardive, 
Sharpblue (Vaccinium ashei), 
Sierra, maturité de saison, 
Southland, (Vaccinium ashei), 
Spartan, (Vaccinium corymbosum) gros fruit ferme et savoureux, bien adapté pour la consommation en frais, buisson dressé et ouvert, plant vigoureux, craint les sols lourds, maturité précoce, production 4 semaines après estive, 6 jours après bluetta, possède une certaine résistance envers la pourriture sclérotique, adapté à la récolte mécanique, 
Stanley,(Vaccinium corymbosum), myrtillier vigoureux, 
Tifblue, (Vaccinium ashei), création de l'université de Georgia, arbuste de grande taille pouvant atteindre 3m de hauteur, feuillage bleuté, maturité août, 
Toro : gros fruit ferme, vigueur moyenne, variété décorative, maturité de saison, 
Woodard (Vaccinium ashei), 
Sans oublier le myrtillier sauvage d'europe (vaccinum myrtillus), fruit petit et excellent, récolté en fin d'été, arbuste de petite taille (30 cm).